Une loi de 1919 interdit aux boulangeries d'ouvrir 7 jours par semaine

Source : Le Figaro - 17 Novembre 2018 - page 10

Une loi de 1919, datant de l'époque de la grosse boule de pain qui faisait toute la semaine

Une loi de 1919, sur laquelle s'appuient, dans la plupart des départements, des arrêtés préfectoraux obligent les boulangeries ou autres points de distribution, au moins une journée par semaine, à ne pas vendre de pain. Pas de pain, mais rien n'interdit de proposer des pâtisseries, des vienoiseries, et même des sandwiches élaborés avec ce pain....

Selon un inventaire effectué par la Fédération des Entreprises de Boulangerie (FEB), 24 Départements (sur P5) autorisent les boulangeries à vendre leur pain quotidiennement.

D'après la FEB "les études montrent que l'absence d'arrêté obligeant les boulangeries à fermer un jour par semaine n'entraîne pas plus de cessations d'entreprises". "On se bat pour la liberté d'entreprendre, insiste Matthieu Labbé, son délégué général. La demande des Français a changé : ils veulent une gamme élargie, du bio, du pain chaque jour. La grosse boule de campagne qu'on met dans un torchon toute la semaine, c'est fini ! Il faut donner aux boulangers les moyens de s'adapter. Pour cela, les dispositions légales doivent évoluer."

Le syndicat départemental des boulangers du Calvados attaque un collègue artisan, au profit de la grande distribution  !!!!

Propriétaires de la Boulaga, à Troarn, une bourgade de 3.800 habitants dans le Calvados, Isabelle et Xavier Perret sont convoqués, le 6 Décembre 2018, devant le TGI de Caen pour "vente ininterrompue de pain". C'est le syndicat départemental des boulangers qui a lancé l'action en justice : "concurrence déloyale" !!!!!!!

A la Boulaga, créée en 2005, et dont les patrons emploient 12 salariés, c'est la consternation. "Va-t'on être condamnés parce qu'on travaille trop ?, s'interroge Isabel Perret. Pourquoi ne peut-on pas ouvrir 7 jours sur 7 comme les bouchers ou les fleuristes ? Tous nos salariés ont, par roulement, leurs jours de repos assurés. On a fait énormément d'investissements, construit un parking, proposé du snacking, élargi nos amplitudes horaires.....Plus de 1.000 personnes ont signé leur pétition en ligne (sur les 3.800 habitants du bourg). "Mais à part déplorer une interruption de service et un risque de licenciement, on ne peut rien faire !, soupire le maire, Christian Le Bas. S'ils perdent, il faudra, un jour par semaine, faire 2 kilomètres en voiture jusqu'à la boulangerie la plus proche".

Selon Me Cindy Boudevin, avocate des Perret "si on empêche mes clients d'ouvrir tous les jours, ils devront licencier 2 ou 3 personnes !". Le couple a fait ses comptes : "Si on ouvre sans vendre de pain, on perd déjà 40 % de notre chiffre d'affaires ce jour-là, observe Isabelle Perret. Mais les gens viendront-ils, sachant qu'ils ne trouveront pas de pain?"

Un distributeur de baguettes en service 7 jours sur 7, 24 heurs sur 24

A Mondeville, près de Caen, Servane et Emmanuel Deuval ont été condamnés en Juillet 2018 après avoir ouvert, en Août 2017, une franchise Feuillette. Mais eux ont trouvé un subterfuge : pour montrer "l'absurdité de la situation", ils viennent d'installer, sur leur parking, un distributeur de baguettes. "Le mardi, jour où nos étagères à pain restent vides, les gens n'ont qu'à aller jusqu'à la machine, raconte la patronne. Elle, elle a le droit de vendre du pain 7 jours sur 7, et même 24 heures sur 24".

Source : Le Figaro 11 Février 2015

Ce boulanger qui n'a pas le droit de travailler plus

Un arrêté préfectoral, datant de 1999, impose aux boulangeries du département des Landes de fermer au moins un jour par semaine.