Jacques Lévy
géographe
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Jacques Lévy est un géographe, spécialiste de géographie politique, professeur à l'École polytechnique fédérale de Lausanne (Suisse)
Ses "gradients" d'urbanité (niveau de densité et de diversité de la population) permettent de mesurer le degré d'ouverture d'un territoire à la diversité culturelle.
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Trente cartes pour une nouvelle géographie 17 avril 2013 de Jacques Lévy (Auteur) |
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Quels sont les lieux les plus productifs ? Comment les richesses sont-elles distribuées sur le territoire et qui paie pour qui ? Quelles ressources le territoire français peut-il offrir pour sortir de la crise et inventer un nouveau modèle de développement ? Questions fondamentales et trop souvent ignorées. Pourtant, aucun des grands défis posés aujourd'hui à la société française ne peut trouver de réponse sans une autre vision de l'espace. S'appuyant sur une collection de cartes surprenantes et convaincantes, ce livre propose une nouvelle image de la France : un territoire qui ne se caractérise plus par l'opposition traditionnelle entre villes et campagnes, mais dont l'urbanisation est désormais achevée ; un espace mobile dont les potentialités se situent à de multiples échelles ; un pays qu'on ne peut comprendre sans ouvrir son horizon vers l'Europe et le Monde. Démontant les mythes nationaux fatigués pour considérer la France telle qu'elle est aujourd'hui, Jacques Lévy présente des solutions concrètes et novatrices pour instaurer une plus grande justice spatiale.
I - Biographie
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14 octobre 1952 : Naissance de Jacques Lévy à Paris
1974 : Agrégé de géographie en 1974
1975-1983 : Chargé d'enseignement
1984-1993 : Chercheur au CNRS (1984-1993).
1993 : Il soutient une thèse d'État, intitulée « L'espace légitime »
1993-1998 : Professeur des universités à Reims.
1999-2007 : Maître de conférences, puis professeur à l'Institut d'études politiques de Paris.
Depuis octobre 2004 : Professeur ordinaire de géographie et d'urbanisme à l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) et directeur du laboratoire Chôros.
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II - Publications
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- 2008 : L'invention du monde. Une géographie de la mondialisation, Paris, Presses de Sciences Po (sous la dir.)
- 2013 : Réinventer la France : Trente cartes pour une nouvelle géographie, Editions Fayard, 258p, 20 €.
- 2013 : Urbanité/s (film)
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III - Analyses de Jacques Lévy
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Vote et gradients d'urbanité
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Jacques Lévy, "Vote et gradient d’urbanité.", EspacesTemps.net, Objets, 05.06.2003 Pour définir ses gradients d'urbanité, Jacques Lévy reprend les Aires Urbaines de l'INSEE, composées d'une commune centre et de sa banlieue (les "pôles urbains") et d'une "couronne péri-urbaine". Le vote extrémiste (de droite et de gauche) atteint ses meilleurs scores dans le monde périurbain et ce d’autant plus que l’aire urbaine est petite ou qu’elle est fragmentée (aire marseillaise). On a donc une vérification expérimentale sans équivoque de la force des modèles urbains présents dans les sociétés locales, le modèle de la ville compacte (dit « d’Amsterdam »), fondé sur la densité et la diversité, produisant des configurations sociales beaucoup plus réfractaires à l’extrémisme que le modèle de la ville diffuse (dit « de Johannesburg »). |
Périphérisation de l'urbain
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Jacques Lévy et Michel Lussault, "Périphérisation de l’urbain.", EspacesTemps.net, , 15.07.2014 Les gradients d'urbanité
Les zones périurbaines sont elles- mêmes hiérarchisées géographiquement en couronnes concentriques :
Recréer des quartiers au sein des aires urbaines Si l’on considère, et il y a quelques bonnes raisons de le faire, que, du fait de son urbanité faible, la périphérisation comporte de sérieux risques pour la cohésion sociale, l’efficacité du système productif et la protection de l’environnement, autrement dit les trois « piliers » du développement durable, ce n’est certainement pas par un accroissement de la redistribution en faveur des gradients périphériques qu’on peut espérer infléchir et inverser le phénomène. C’est plutôt par la valorisation du vivre- ensemble urbain et de la créativité des villes, par la prise de conscience progressive que l’exposition à l’altérité est, tout compte fait, positive pour tous qu’il est possible d’agir. L’exemple de la « renaissance urbaine » nordaméricaine mérite à cet égard attention. La fatigue de la Suburbia et le regain d’intérêt pour l’urbanité n’ont pas été le résultat d’un effort de propagande mais la conséquence d’un lent cheminement culturel des intéressés, assorti de réponses adéquates des acteurs privés et publics. Ce n’est donc pas en traitant les habitants des gradients périphériques comme des victimes, mais en les prenant au sérieux comme acteurs, en les faisant participer activement aux débats sur l’urbanisme qu’on peut faire bouger les lignes. |
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En France, la société agraire a définitivement disparue
Avec la télévision, internet, la mobilité, tous les Français partagent les valeurs de la ville, y compris lorsqu'ils n'habitent pas dans le coeur des agglomérations.
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Le clivage centre / périphérie
Centre ville : CSP+, ménages d'une seule personne. dans le coeur des villes, on doit partager certaines choses avec des inconnus. Les bobos sont les premiers à bénéficier des infrastructures collectives financés par la dépense publique : logements sociaux (1/3 des HLM de Paris sont occupés par des ménages gagnant plus de 10.000 par mois). transports en commun, jardins publics, culture, crèches, sécurité (les caméras de surveillance et les effectifs de police sont concentrés dans les centre-ville).
Périphérie : Ouvriers, familles. Dans le péri urbain beaucoup d'éléments sont privatisés. On est plus souvent propriétaire de son logement ; on circule en voiture et non en transports en commun ; on dispose d'un jardin et non d'un espace vert public. Les fermetures de services publics (Poste, gares, écoles, gendarmerie, police de proximité) tout en prélevant toujours plus d'impôts ont délégitimé l'Etat providence.
Un bobo du centre de Lyon ressemble plus à un bobo du centre de Lille qu'à un habitant de la grande banlieue Lyonnaise.
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Les communautés de communes n'ont pas de légitimité politique
Leur président n'est pas élu au suffrage universel. Elles correspondent aux coeurs urbains les plus densément peuplés et non au bassin de vie de population, laissant le périurbain politiquement isolé alors que ses habitants se rendent tous les jour dans la grande ville voisine pour travailler, étudier, se soigner ou se distraire.
--> Elire les présidents de communauté de communes au suffrage universel
--> Créer des découpages politiques correspondant aux espaces de vie des Français.
--> Leur confier 3 compétences clefs : économie, transports et urbanisme.
--> Conserver les communes existantes, pour assurer les services administratifs de proximité, à l'exemple des arrondissements de Paris ou de Lyon.
--> Dessiner une dizaine de grandes régions aux pouvoirs renforcés.